“A Hat in Time” : Ou comment rivaliser avec les grands maitres de la plateforme tout en restant indépendant.
Si ce jeu n’est pas particulièrement centré sur de la coopération ou sur l‘exploration d’un thème, il met en valeur les capacités que peut avoir un jeu indépendant et que concurrencer de grands titres tels que Mario ou Sonic s’avérer être un jeu d’enfant ! Plus particulièrement si on en contrôle un.
A Hat In Time est un jeu indépendant de plateforme 3D avec une variété de mondes à l’aspect de dessin animé. Sorti le 5 octobre 2017, le jeu a était créé par Gears for Breakfast, une boite danoise et c’est à ce jour le seul titre qu’ils ont développé. Développé sur Unreal Engine 3, le jeu a reçu un excellent accueil public (96-98% notes positives sur Steam) et un très bon accueil critique (79 sur Metacritic.)
- Disponible sur PC, MacOS, Linux PS4, Xbox One et Switch
- PEGI 7 (violence cartoon et niveaux d’épouvante)
- 28.99€, promotions fréquentes.
- Requiert au minimum un ordinateur décent.
L’écran titre du jeu, bien coloré.
Accompagné d’une musique bien entrainante, il nous donne tout de suite le ton aventureux du jeu.
Son introduction est digne des plus grandes ouvertures comme celle de Super Mario Galaxy.
On commence le jeu dans le vaisseau de notre protagoniste principale : une petite fille avec un haut chapeau de forme. Alors que cette dernière voyage jusqu’à sa maison à travers l’espace, son périple sera interrompu par un mafieux demandant un paiement de taxe, ce qui entrainera l’envolement de toutes les pièces du temps à travers les mondes.
Ainsi votre objectif est de récupérer toute ces pièces qui servent de carburant pour votre vaisseau. L’histoire n’avancera pas plus que ça, même s’il y a des petits rebondissements au cours de la narration, qui sont assez inattendus.
Toute cette première partie sert de tutoriel déguisé, où vous apprendrez fluidement et subtilement les contrôles du jeu tout en avançant directement dans le jeu. Il est important à le préciser car certains titres perdent du temps au joueur en le faisant passer un tutorial qui n’a rien à voir avec le reste du jeu (Comme avec Half Life)
D’un ton léger et enfantin, A Hat In Time n’est pas trop compliqué à appréhender.
On court, on saute, on explore l’environnement, on bat les ennemis…
Bref, un plateforme 3d classique, à la Banjo Kazooie.
Passer le tutorial, vous entrerez vivement dans le cœur du gameplay du jeu. Comme tout bon jeu de plateforme, vous collecterez une variété d’objets qui vont à la monnaie du jeu représenter par des gemmes vertes éparpillés partout dans les niveaux jusqu’au pièces de temps qui vous permettent de débloquer les prochains niveaux.
Ducoup, tous ces objets que vous collecterez vous serviront à obtenir de nouvelles compétences qui vous seront utiles voire indispensables au cours de votre périple. Vous devrez achetez des badges auprès d’un lugubre marchand pour vous améliorer et aussi de devoir crafter des nouveaux chapeaux afin de pouvoir utiliser ces nouvelles capacités, tels que courir beaucoup plus rapidement ou balancer des projectiles.
Votre arme principale, un parapluie, est un bon outil (avec de belles améliorations !) mais qui trouve parfois ses limites. C’est alors pourquoi qu’il ne faut pas négliger la collecte d’items, ni même les autres compétences de notre protagoniste (comme les attaques autoguidé) Mais ceci dit, certains passages en particulier changent radicalement le gameplay habituel…
Les environnements varieront beaucoup.
Que ce soit visuellement ou en terme de game design, le jeu propose une large diversification de thèmes.
Le genre de contenu qu’on retrouver dans un Spyro ou un Mario Odyssey.
La plus grande réussite de A Hat In Time est dans sa manière de ne jamais tomber dans une sorte de routine et de ne quasiment jamais se répéter. Effectivement, à chaque acte et plus particulièrement à chaque chapitre, nous serons projetés dans un nouveau type de niveau, avec parfois l’introduction d’une nouvelle mécanique ou d’un gimmick en particulier et pas juste un énième autre niveau de plateforme avec juste le plan qui change.
Et si on n’irait pas à dire qu’on change de genre de jeu pour chaque nouveau niveau, on n’y est pas loin ! On peut alors alterner dans de l’infiltration plus lente ou au contraire dans une course effrénée. Parfois on devra affronter des épreuves contre la montre, ou une alors plutôt une mission multitâche. Le tout toujours dans un thème choisi et logique en fonction du ton du chapitre.
Tous ces niveaux sont bien entendus accompagné de personnages, tous plus variés les uns que les autres, certains seront secondaires voire tertiaires, d’autres seront tellement importants qu’ils figureront comme bosses, comme dans un jeu Rayman ! Et ces derniers ne sont pas toujours si simple, et offrent chacun une approche unique de comment les combattre. Sans parler des secrets qui se faufilent dans les coins des différents niveaux et qui donnent accès à des challenges qui eux-mêmes débloque du contenu supplémentaire et ainsi de suite.
Chaque chapitre est composé d’actes, de niveaux de bosses, et de secrets.
Mais il y a aussi la possibilité d’explorer certains niveaux en mode libre, tout comme…
Ah non, ça c’est unique au jeu !
Et c’est une bonne transition pour aller ; A Hat in Time ne cache absolument pas ses inspirations et ses références, certains développeurs ont même grandis avec ces jeux (comme Spyro). Des références qui sont pour la plupart encore des mastondons dans le jeu vidéo, on ne peut citer Sonic ou même Mario. Mais pourtant, ce jeu fait par une petite boite danoise arrive quand même à délivrer un produit à la même qualité que ces géants vidéoludiques, voire même pour certains d’une qualité supérieure et qui n’hésite pas à réinventer le jeu de plateforme à de multiples reprises et d’y rajouter sa pâte sur certains codes connus !
Mais la majeure différence ici, est que Gears for Breakfast ne sont qu’une vingtaine alors que les autres compagnies comptent au moins plusieurs centaines d’employés (chez Nintendo on ne compte pas moins de 800 employés). Sans compter la différence du budget ; pendant que le jeu à la petite fille au chapeau compter environ 300-500 milles dollars, dont la majorité venant d’un financement participatif pour le jeu atteignant 10 fois son objectif, les grands jeux de mascottes se comptent en millions. Et pourtant, on a quasiment les mêmes résultats en termes de qualité, si on regarde les critiques en tout cas. C’est la démonstration parfaite d’un jeu Indie* qui se tient au même niveau que les jeux triple A* (AAA).
Malgré les quelques défauts de bugs ou de caméras ambulantes, malgré le fait que ce titre est plus une exception à la règle qu’une norme et malgré toutes les imperfections graphiques par rapport à un plus grand jeu, A Hat In Time prouve bien qu’avec un peu de patience et une aide financière extérieur, l’industrie du jeu vidéo est capable de délivrer des produits dignes des plus grands classiques du jeu vidéo tout en restant un petit studio animé par la passion.
Indie : Raccourci anglophone du mot “Independant” pour désigner les jeux indépendants. L’équivalent français serait “Indé”.
Jeu Triple A ou Jeu AAA : Terme pour désigner les jeux à très grand budgets de développement et de marketing, généralement plusieurs dizaines de millions de dollars. (Equivalent de Blockbusters pour la comparaison avec l’industrie cinématographique)
Chaque aspects du jeu sont minutieusement conçu. Que ce soit le jeu d’acteur, la musique orchestrale…
En passant par les designs professionnelles, le pacing*, l’art et même la maniabilité.
Tout dans ce jeu ferait penser à un titre à gros budget d’un grand éditeur.
Il faut prendre 10 heures pour finir le jeu, mais si vous décidez de le finir à 100%, il faudra rajouter une autre dizaine, fessant un total de 20 heures. Le jeu dispose d’un mode coop en ligne, jusqu’à plusieurs dizaines de joueurs en même temps ! Et c’est sans compter sur les 2 DLC’s solos + le DLC multijoueur crée par la communauté qui rajoute bien une autre dizaine d’heure sur le tapis.
La même communauté qui délivrer un large panel de mods et de niveaux customisés, qui rajoute une durée de vie quasi infini à A Hat In Time grâce notamment au fait que les développeurs sont très ouverts à la création de contenu de fan, une approche qui n’est pas toujours partagé par certaines grandes entreprises.
Alors au final, malgré le fait qu’il soit très arcade, ce jeu est un exploit au sein de la scène vidéo ludique ; une pépite qui a su mettre en valeur encore plus la communauté indépendante du secteur face à une industrie qui ne fait que s’agrandir et se congloméré. Un titre amusant et bon enfant pouvant être joué par toute la famille. Et puis…